I-care a fait de la maintenance prédictive une spécialité et a acquis en la matière une renommée mondiale. Très active en R&D, l’entreprise a requis l’aide du NCP Wallonie pour s’inscrire dans des projets de recherche européens et participe aujourd’hui grâce à cela au projet PROPHESY.
Qu’est-ce qu’une stratégie de maintenance dans le secteur industriel ? C’est déterminer quand une machine va rencontrer des problèmes et mener les actions préventives nécessaires pour éviter les pannes et arrêts de productions dommageables pour l’entreprise. On parle alors de maintenance prédictive. I-care, une société du parc Initialis à Mons, en a fait sa spécialité et sa renommée mondiale. Très active en R&D, l’entreprise a requis l’aide du NCP Wallonie pour s’inscrire dans des projets de recherche européens. Résultat : I-care est désormais partie prenante de PROPHESY, un projet de recherche porté par un consortium de 14 partenaires ayant obtenu à l’automne 2017 un financement européen de 5,5 millions d’euros !
En 2004, au moment de sa création, I-care était une toute petite société de maintenance prédictive qui établissait ses diagnostics sur la base d’analyses des vibrations et des lubrifiants. L’entreprise a très vite rencontré le succès, étendant ses interventions aux mesures électriques, à la thermographie infrarouge et à l’analyse par ultrason. I-care ne répare pas les machines et appareillages de ses clients. Elle les surveille en collectant et analysant des données qui permettront d’établir pour chacun d’eux un diagnostic technique et à partir de là, des recommandations de maintenance. Exprimé de manière très simplifiée : prévoir la panne avant qu’elle ne se produise.
Aujourd’hui I-care emploie plus de 250 personnes hautement qualifiées opérant en Belgique, mais également en France, aux Pays-Bas, en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Pologne, aux USA, en Australie et en Corée du Sud.
Chez I-care, la R&D fait partie intégrante de la philosophie d’entreprise. Ces dernières années, deux innovations majeures sont venues renforcer son savoir-faire et ainsi asseoir sa réputation et sa compétitivité :
- Le Remote Condition Monitoring – RCM (2009) matérialisé par la plateforme I-see™ est un service de diagnostic à distance qui permet aux clients d’I-care de bénéficier partout dans le monde d’un diagnostic de qualité sans devoir prendre en charge les coûts de déplacements des experts.
– Wi-care™ (2013), une technologie sans fil appliquée à une gamme de capteurs vibratoires, thermiques et de vitesse que l’on place sur les machines à surveiller et qui transmettent à intervalle régulier les informations nécessaires à leur suivi sur I-see™ la plateforme en ligne de traitement de données. La technologie Wi-care™ a été brevetée.
Les ambitions européennes d’I-care en R&D
Après un premier contact avec le NCP Wallonie, il apparaît que l’entreprise s’inscrit dans le courant Industry 4.0 et que la Commission lance régulièrement des appels dans ce secteur (via l’initiative Factories of the Future). Pour I-care, il y a là une opportunité importante pour développer sa R&D en partenariat avec des instituts de R&D de premier plan. Plusieurs appels sont repérés dès 2015, puis 2016, mais c’est l’appel 2017 qui retient toute l’attention avec un « topic » spécifique sur la maintenance prédictive.
Quelle fut la stratégie d’I-care pour entrer dans les projets de recherche européens ? Interrogé sur la question, Cosme Somogyi (R&D Project Manager) répond : « Sur les conseils du NCP Wallonie, nous avons participé à deux évènements de réseautage : l’un à Strasbourg en 2015 et l’autre, l’année suivante à Mayence. Cette seconde rencontre a été préparée avec soin : nous avons eu une réunion préalable avec le NCP Wallonie et le pôle de compétitivité Mecatech pour identifier clairement l’appel qui nous intéressait et les key-players potentiels sur cet appel ».
À Mayence, I-care décide de sortir du lot et présente son expertise en séance plénière. En parallèle, les représentants de l’entreprise montoise participent à une douzaine de B2B préprogrammés avec des partenaires étrangers. Cette visibilité voulue et assumée porte directement ses fruits : I-care est sollicité pour 4 projets de recherche. Trois sont déposés et l’un d’eux est retenu : PROPHESY (voir ci-dessous).
De cette aventure, Cosme Somogyi déclare : « Je pense qu’en plus du networking, il est important de ne pas se décourager et essayer à nouveau le challenge du dépôt de projet après un échec. En outre, et c’est peut-être ce qui a été déterminant pour nous, il ne faut pas avoir peur de mettre son potentiel en évidence lors des différents meetings ni d’avoir un peu de culot pour sortir du lot ! ».
En quoi le NCP Wallonie a-t-il été utile pour le parcours européen d’I-care ? « Il a cherché pour nous des partenaires de qualité et nous a fortement encouragé à participer à des événements de réseautage européens. C’est ce qui nous a permis de contacter les bons partenaires et de recevoir un financement pour l’un des projets déposés ».
Le projet PROPHESY
La digitalisation de l’industrie européenne offre des opportunités pour l’adoption large de la maintenance prédictive au bénéfice du secteur manufacturier.
Cependant il reste des barrières à son complet déploiement : fragmentation des données, problèmes d’interopérabilité des données, faible utilisation des outils d’analyse avancées et manque d’intégration des outils de maintenance prédictive avec les systèmes existants dans les entreprises ou sur le terrain.
L’objectif de PROPHESY est d’adresser tous ces points, en particulier via des développements en termes d’internet des objets (IoT), d’analyse automatisée des datas (Big Data), de diagnostic intelligent (intelligence artificielle) et de réalité augmentée.
Le projet d’une durée de 3 ans vise à réaliser 2 démonstrateurs intégrant des nouvelles technologies dans le secteur manufacturier de pièces de précision.
Dans le projet, I-care devra définir les méthodes de collecte automatisée de données process/maintenance sur les équipements et à la mise en place de tableaux de bord (indicateurs) sur la base des données collectées et analysées.
La force du projet réside notamment dans le consortium de 14 partenaires couvrant la totalité de la chaîne de valeurs du projet, depuis la collecte de données jusqu’au fabricant de machines.
Le projet PROPHESY a débuté le 1er octobre 2017 avec un financement de 5.5 M€.
